Joseph-Charles Lefèbvre (1943-1969)

 

 

Né à Tourcoing (Nord) le 15 avril 1892, d'une famille d'industriels, élève du collège du Sacré-Cœur de cette ville, étudiant à la Faculté de Droit de l'Université Catholique de Lille, Joseph Lefèbvre fait son service militaire au moment où éclate la guerre de 1914. Grièvement blessé à la bataille de Marienbourg dès le 25 août de cette même année, il est prisonnier pendant trois ans, puis interné en Suisse où il suit les cours de l'Université Catholique de Fribourg. Élève au Séminaire Français de Rome, ordonné prêtre en 1921, docteur en théologie en 1923, il est successivement, dans le diocèse de Poitiers où s'est fixée sa famille, missionnaire diocésain, secrétaire puis directeur des œuvres, vicaire général en 1933et prélat de Sa Sainteté en 1934. Nommé évêque de Troyes le 27 juillet 1938, il est sacré à Poitiers le 11 octobre suivant. En 1940, à l'arrivée des troupes allemandes à Troyes, il prend en main avec deux autres personnalités la direction des services municipaux et fait face, pendant plusieurs semaines, aux exigences du ravitaillement et aux besoins hospitaliers de la ville.

Nommé archevêque de Bourges le 17 juin 1943, il est intronisé le 4 septembre suivant. Durant l'occupation allemande, il contribue en 1944 à sauver divers otages et la ville berrichonne de Saint-Amand menacée de destruction. Le gouvernement lui témoignera par la suite la gratitude du pays en le nommant chevalier, puis officier de la Légion d'honneur. Au Consistoire du 28 mars 1960, il est créé cardinal du titre de Saint-Jean-Baptiste des Florentins, en même temps que le premier cardinal africain, Mgr Rugambwa. De 1962 à 1965, il participe au Concile de Vatican II et au conclave en 1963 qui élit Paul VI.

Le , il abandonne sa charge d'archevêque de Bourges et meurt le . Il est enterré dans la cathédrale.

 

Source : Trente années d'épiscopat parmi lesquelles 25 années au service du Diocèse de Bourges - 1968 Imprimerie Tardy (Archives personnelles)

Héraldique

 

"Écartelé, au 1 et au 4, de gueules à deux cotices d'or accompagnées en chef d'une croix ancrée du même et en pointe d'un lis de jardin d'argent; au 2 et au 3, à la houlette d'argent et à l'épée du même garnie d'or, l'estoc en chef, passées en sautoir."

Explication fournie par Mgr Girard : les cotices sont de Champagne (Troyes); la croix ancrée, symbole d'espérance, rappelle la date de naissance du prélat (Vendredi Saint), celle de son ordination sacerdotale le jour anniversaire de l'apparition de la croix à Migné en Poitou, et le lieu de sa première messe (l'abbaye bénédictine de Sainte Croix, près de Poitiers, où se trouve gardée la relique de la Croix envoyée de Constantinople à sainte Radegonde, qui incita Fortunat à composer le "Vexilla Regis"); le lis, symbole de la Vierge, et de Saint Joseph, patron du prélat; la houlette et l'épée, allusion au martyr de sainte Solange, patronne du Berry.

Sa devise épiscopale s'inspire du texte de Saint Paul aux Éphésiens ( IV,15 ) qui nous engage à enseigner la Vérité dans la charité : Veritatem facientes in caritate.

 

 

Sources : Cahiers d'Archéologie et d'Histoire du Berry N° 137 Mars 1999- Jean Jenny - Armoiries et sceaux des archevêques de Bourges au XXe siècle